Le poste à signaux de Saint-Oual

Ce petit bâtiment, monument incontournable de notre patrimoine date du 17ème siècle. De dimensions réduites et à la toiture composée de pierres plates, cette construction peut être considérée comme l'ancêtre des sémaphores. Implantés sur des promontoires rocheux ou sur des pointes avancées en mer, les postes à signaux sont tous édifiés à partir du règne de Louis XIV (1643-1715) et jusqu'à la fin du 18ème siècle. 

Sur ce poste à signaux de Pich Poud, deux hommes qui se relayaient sur le toit du bâtiment, leur poste d'observation, étaient chargés d'y faire le guet et de transmettre des signaux à l'aide de fanions. À l'est de celui de Saint-Oual se trouvent les postes de la pointe de Langoz et de la pointe de Sainte-Marine. À l'ouest, un autre du même type est installé à proximité de l'actuel port de Lesconil. Leur fonction était observer et de rendre compte de l'activité maritime, en particulier britannique, dans les parages de l'archipel des Glénan.  Cet archipel sert d'ailleurs de base aux Anglais de la fin du XVIIe siècle jusqu'au XVIIIe siècle. L'intérieur du bâtiment possède une cheminée en pierre de taille.

A Loctudy en 1780, le sieur Jean René FURIC de Kerguiffinan était capitaine d'infanterie des canonniers garde-côtes à la batterie de St-Oual (actuelle pointe de Kerfriant). Les guetteurs avaient en charge la mer bordière, de la partie des côtes du Ponant, allant à la pointe de Trévignon au Sud Est à la Pointe de Penmarc'h au Sud Ouest et l'archipel des Glénan au Sud. Cette milice fut dissoute à la fin de l'empire qui mit fin au blocus en 1815.



Beg Pich-pod
Transcription phonétique :
[(b ̧k) sïtwæl] [pic put /(bEk sÆn'twæl)] [picput] [sÆntoal]
Formes anciennes attestées :
1815 : Pointe et Corps de Garde de Saint Poel
Variantes orthographiques recensées actuellement :
(Pich Poud ; Pointe St Oual ; Pointe de Saint-Oual)
Autres informations sur le sens du toponyme :
Nom donné à la pointe située au sud de Lodoneg. Le premier élément est Beg, "pointe, bout, extrémité" suivi de Pich-pod. Ti Pich-pod semblait être le nom qu'était donné au corps de Garde situé sur cette pointe. Dans la "Toponymie Nautique de la Côte Sud du Finistère" il est traduit la mention Pich-pod par "Verge-au-pot". Pich signifie "phallus", et également "nul" dans sons sens figuré et pod, "pot". Peut-être était-ce le surnom d'une personne ?

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